LU - L'amour est très surestimé, de Brigitte Giraud
" Vous n'avez rien vu venir et vous ne l'aimez plus.
Vous demandez à vérifier. Il s'agit d'être sûr. Mais vous doutez. En fait, vous l'aimez et ne l'aimez pas à la fois. Il faudrait vous décider, ça devient agaçant. Vous l'aimez pensez-vous, mais ne supportez pas quand il traverse le salon en peignoir. Quand il s'installe devant la télévision dans cette tenue, les cheveux encore mouillés, plaqués en arrière. Lui, sans doute vous l'aimez, mais c'est la même scène répétée chaque jour qui vous indispose.
Il ne s'agit pas de tout mélanger. Ce qui est sûr, c'est que vous éprouvez de la tendresse pour lui. C'est ce que l'on dit, paraît-il, quand on n'aime plus. Plus on éprouve de tendresse et moins on aime, alors ? Mais qui peut dire la différence entre les deux ? La tendresse, c'est quand on n'a pas de désir. On se caresse la joue avant de s'endormir. C'est Pimprenelle et Nicolas. "
Les histoires d'amour finissent mal, en général.
Avec "A présent", nous avions deja accompagné l'auteur, une boule dans la gorge, dans le trajet douloureux des quelques jours suivant la mort de son mari, a laquelle rien ne la préparait. Une histoire d'amour et de mort.
Ici, ce sont onze breves autopsies de la fin de l'amour et de la passion, de la disparition du désir, du deuil, du divorce. Rage, méfiance des autres, mélancolie, gémissements, silence, maladresse, désespoir, que cela semble dur.
L'ultime étape du livre laisse entrevoir la permanence de la vie et de l'amour, avec un dernier pincement au coeur. Un brin de lumiere, apres tout.
L'amour est très surestimé finit bien.